Le Comité Adama bat à nouveau le pavé ce 5 septembre. Les soutiens d’Adama Traoré, décédé durant son interpellation le 19 juillet 2016, ne digèrent pas le non-lieu en faveur des trois gendarmes mis en cause, prononcé le 30 août dernier. Retour sur une affaire qui défraie la chronique depuis sept ans.
Wandrille de Guerpel
5 septembre 2023 à 16:33
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« Nous contestons ce non-lieu qui est une honte pour la justice française, qui est une honte pour la France », assure Assa Traoré. Fondatrice du « Comité vérité et justice pour Adama », elle avait appelé à manifester le 2 septembre sur Franceinfo. Le 30 août dernier, les juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris ont en effet prononcé un non-lieu en faveur des trois gendarmes mis en cause dans la mort de son demi-frère, Adama Traoré, lors de son interpellation le 19 juillet 2016.
Le Comité vérité et justice pour Adama et ses soutiens se rassemblent donc ce 5 septembre place de la République pour protester contre ce non-lieu. Maitre Yassine Bouzrou, avocat de la famille, a annoncé sans surprise faire appel de la décision de justice.
Celle-ci constitue le dernier avatar d’un feuilleton judiciaire de sept ans aux répercussions hors normes. Récupérée par la famille de l’intéressé et la gauche politico-médiatique, luttant contre ce qu’ils estiment être du « racisme systémique » de la part de la police, l’affaire n’est pas près d’appartenir au passé. Pour Rodolphe Bosselut, avocat de la défense, il s’agit d’une procédure judiciaire inédite qui n’aurait pas dû l’être : « Je n’ai jamais vu autant d’actes pour une affaire qui aurait dû être clôturée en 2019 ».
Adama, mort durant son interpellation
Louis de Raguenel, chef du service politique d’Europe 1, nous propose un élément de réponse en révélant que la famille Traoré et ses avocats avaient opté pour une stratégie de harcèlement judiciaire. Ils fournissaient systématiquement des avis médicaux, sans valeur juridique, tandis que la défense et l’État demandaient des expertises médicales recevables au tribunal, pour connaître les circonstances de la mort du jeune homme au pedigree bien rempli.
Les faits remontent au 19 juillet 2016. Interpellé lors d’une opération visant son frère, Adama Traoré a voulu se soustraire à un contrôle des forces de l’ordre. Il s’est alors enfui en courant sous une forte chaleur, poursuivi …
Wandrille de Guerpel
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