Géopolitique

11 septembre, il y a vingt-trois ans, une photo

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 En ce matin du 11 septembre 2001, Spencer Platt n’est ni déprimé ni euphorique. Se lever pour shooter ce qui ressemble pour l’heure à un crash d’avion ne l’excite pas vraiment. Il habite Brooklyn, tout près du World Trade Center, et s’il y va, c’est surtout pour faire plaisir à Erika. Dehors, la ville est en effervescence. Les gens sont sur leur trottoir et regardent la fumée noire qui s’échappe du haut de la tour nord du World Trade Center. On entend des sirènes hurler au loin, mais ce n’est pas comme d’habitude. New York semble figé. Les gens sont sortis de leur voiture et regardent les tours. Depuis leur construction dans les années 1970, elles sont les vigies de New York. Elles dominent la ville depuis le sud de Manhattan comme deux grosses cheminées. C’est la raison pour laquelle par ce matin bleu de septembre, voir l’une d’elles avec un panache de fumée n’est curieusement pas si insolite. De loin, on dirait un décor industriel. Le photographe accélère le pas. Il a la bouche pâteuse. Soudain, il se rend compte qu’il a laissé son portefeuille et un boîtier chez lui. Il essaye alors d’appeler son patron, Brian. Peu de gens possèdent des téléphones portables comme lui. Ceux-ci fonctionnent très mal. Or ce matin-là, tout le monde veut téléphoner. Le réseau est saturé et Spencer reçoit parfois plusieurs conversations à la fois de gens affolés. Il renonce à appeler Brian. Il lui faut quelques minutes pour rejoindre le pont de Brooklyn. Il est 9 heures. La foule s’agglutine sur le pavé. Spencer a du mal à se frayer un chemin. Comme il l’avait imaginé, le pont est bloqué par la police. « Je me souviens d’un chauffeur de taxi musulman, avec une longue barbe noire et un turban. Avec son passager, ils étaient descendus tous les deux et regardaient les tours la bouche ouverte. » Le pont de Brooklyn ressemble à un immense carambolage de voitures. Mais curieusement, personne ne klaxonne. Tout est silencieux. On entend même un léger vent souffler. Spencer se retrouve juste …

Régis Le Sommier

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