Coup de théâtre dans la lutte contre le narcotrafic en Amérique latine : Adolfo Macias, alias « Fito », le criminel le plus recherché d’Équateur, a accepté vendredi son extradition vers les États-Unis.
Chef du gang ultra-violent des Choneros, au cœur du trafic de cocaïne entre la Colombie et le Pérou, Fito est poursuivi pour trafic de drogue et d’armes par la justice américaine. Il comparaissait en visioconférence depuis sa cellule et a répondu sobrement au juge : « Oui, j’accepte ».
Cette décision historique marque la première extradition d’un Équatorien depuis le rétablissement de la procédure par référendum en 2024, une réforme clé du président Daniel Noboa dans sa croisade contre le crime organisé. L’homme fort de Quito avait promis de « reprendre le contrôle du pays », après les violences extrêmes déclenchées par l’évasion de Fito début 2024. Son arrestation, fin juin à Manta, met fin à une cavale de 18 mois et renforce l’autorité du jeune chef d’État.
Fito est également suspecté d’avoir commandité l’assassinat de Fernando Villavicencio, candidat à la présidentielle équatorienne, en août 2023. L’opposant avait révélé publiquement avoir reçu des menaces de mort venant du narcotrafiquant. Depuis, l’Équateur est en proie à une guerre de gangs qui a transformé les villes portuaires en zones de non-droit, sur fond d’affrontements pour le contrôle des routes de la cocaïne vers les États-Unis et l’Europe.
L’extradition prochaine de Fito représente un tournant : les États-Unis comptent en faire un exemple dans leur stratégie régionale contre les cartels. Pour Daniel Noboa, c’est aussi un test : celui de sa capacité à restaurer l’ordre face aux mafias qui gangrènent le pays.