Nouvelle avancée pour Donald Trump dans sa politique migratoire : la Cour suprême américaine, à majorité conservatrice, a validé lundi la possibilité d’expulser des clandestins vers des pays tiers, même lorsqu’ils ne sont pas ceux d’origine. Une décision qui renforce les outils du gouvernement fédéral face à l’immigration illégale.
Saisie en urgence, la Cour a levé un précédent blocage judiciaire, permettant le transfert de personnes étrangères condamnées aux États-Unis vers d’autres États, parfois sans lien direct. Parmi eux : deux Birmans, des Cubains, un Laotien, un Mexicain ou encore un Vietnamien, initialement assignés à une expulsion vers le Soudan du Sud, un pays encore instable.
Placés provisoirement dans une base américaine à Djibouti, ces individus sont retenus dans l’attente d’une solution diplomatique. Cette gestion logistique de dossiers complexes soulève des questions juridiques et humanitaires, mais s’inscrit dans une volonté claire de mieux maîtriser les flux migratoires non régularisés.
La juge Sonia Sotomayor, soutenue par deux autres magistrats, a critiqué la décision, invoquant un risque d’abus. Elle y voit une fragilisation des protections juridiques et une remise en cause des standards procéduraux en matière d’expulsion. L’administration, elle, défend la légalité du dispositif dans le cadre des compétences régaliennes de l’État.
Le président Trump a salué un succès symbolique, et annoncé la poursuite de ce qu’il décrit comme le programme d’expulsions le plus ambitieux de l’histoire américaine. Il s’agit selon lui d’un levier pour restaurer l’ordre aux frontières, et désengorger un système migratoire jugé à bout de souffle.
Ce tournant juridique pourrait inspirer d’autres pays confrontés à des défis similaires. Les États-Unis cherchent à réaffirmer leur souveraineté face aux conséquences de décennies de laxisme migratoire. Une orientation qui interroge sur la capacité du droit international à concilier sécurité nationale et enjeux humanitaires.
À l’heure où l’Europe se débat avec ses propres tensions migratoires, cette initiative américaine offre un cas d’école. Elle oblige les démocraties occidentales à clarifier leur position : entre ouverture sans condition et défense stricte de leurs frontières, les États n’échapperont pas à un choix clair.
