La justice bolivienne rétablit le mandat d’arrêt contre l’ex-président Evo Morales

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La situation judiciaire d’Evo Morales, l’ex-président bolivien, prend un nouveau tournant alors que la justice a rétabli son mandat d’arrêt pour « traite de mineure ».

Après une annulation temporaire des poursuites par une juge de Santa Cruz, la Cour a décidé de suspendre cette décision et de rétablir les accusations pesant contre lui. Le ministre de la Justice, César Siles, a confirmé ce rétablissement et a souligné que la procédure et les accusations étaient désormais rétablies, contrevenant ainsi à la décision initiale de la juge.

L’affaire implique des accusations graves à l’encontre de Morales concernant une relation présumée avec une adolescente de 15 ans en 2015. D’après le parquet, l’ex-président aurait conclu un arrangement avec les parents de la jeune fille, en échange de certains avantages. Ces accusations ont été rejetées par Morales, qui se défend en affirmant qu’une enquête similaire avait été classée sans suite en 2020. L’ancien président considère cette affaire comme une « persécution judiciaire » menée par le gouvernement actuel du président Luis Arce.

L’annulation des poursuites en première instance par la juge Lilian Moreno, qui avait décidé de lever le mandat d’arrêt, a provoqué une réaction rapide du gouvernement. Le président du Conseil de la magistrature, Manuel Baptista, a ordonné l’ouverture d’une enquête contre la juge, soulignant que si sa décision était jugée illégale, elle serait sanctionnée. Cette situation a révélé des tensions persistantes entre les institutions judiciaires et politiques en Bolivie, notamment autour de l’interprétation de la légalité des actions de l’ancien dirigeant.

Cette décision intervient au moment où Morales, âgé de 65 ans, envisage de se présenter une nouvelle fois à la présidence, malgré une interdiction constitutionnelle d’exercer plus de deux mandats successifs. Une loi qui a été confirmée par la Cour constitutionnelle en 2024. Alors que les opposants politiques de Morales et les partisans du gouvernement d’Arce accusent l’ex-président d’abuser de son influence, le leader indigène continue de clamer son innocence et sa volonté de défendre ce qu’il appelle la justice pour les peuples opprimés.

Pourtant, cette affaire juridique met en lumière une question plus large concernant l’équilibre politique et judiciaire en Bolivie. Le conflit entre Morales et le gouvernement actuel soulève des préoccupations sur la séparation des pouvoirs, la politique et l’indépendance judiciaire dans le pays. La pression internationale et locale pour une résolution claire de ce dossier pourrait être un facteur important dans les mois à venir, notamment en ce qui concerne les élections présidentielles de 2025.

Les manifestations et la forte polarisation politique en Bolivie autour de cette affaire montrent à quel point la justice et l’avenir politique du pays sont intimement liés à ce dossier. La résolution de ces poursuites pourrait avoir des conséquences profondes sur le paysage politique bolivien, alors que Morales tente de se repositionner en tant que leader face à un gouvernement qui continue de le défier.

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