Viktor Orbán sera ce vendredi à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine, une initiative que ni Bruxelles ni Washington n’ont réussi à empêcher.
Le Premier ministre hongrois, l’un des derniers dirigeants européens à maintenir un dialogue assumé avec la Russie, entend placer les intérêts de son pays au-dessus des injonctions idéologiques de l’Union européenne. Au cœur de la visite : l’énergie, la stabilité régionale et la recherche d’une issue diplomatique à la guerre en Ukraine.
Alors que les États-Unis tentent d’imposer leur propre plan de paix, souvent critiqué pour marginaliser l’Europe et l’Ukraine elle-même, Orbán rappelle depuis des mois ce que nombre de capitales refusent d’admettre publiquement : Kyiv ne gagnera pas militairement, et seule la voie diplomatique permettra d’éviter l’enlisement interminable du conflit. Bruxelles tente de maintenir une posture de confrontation permanente avec Moscou, mais Budapest assume une ligne plus réaliste, fondée sur le dialogue, l’énergie et la sécurité nationale.
La Hongrie a d’ailleurs obtenu récemment une exemption américaine sur les sanctions visant les compagnies pétrolières russes, preuve que même Donald Trump sait que Budapest représente un partenaire incontournable pour stabiliser l’approvisionnement énergétique européen. Orbán souhaite désormais finaliser de nouveaux contrats de pétrole et de gaz avec Moscou, afin de garantir des prix bas pour les ménages à l’approche des élections d’avril prochain, un enjeu vital face à la colère sociale alimentée par l’inflation et la crise du coût de la vie.
Le projet nucléaire Paks 2, pierre angulaire de la souveraineté énergétique hongroise, sera également au menu. Poutine s’est dit prêt à discuter des derniers points techniques, tandis qu’Orbán réaffirme sa volonté d’utiliser du combustible américain. Une coopération énergétique atypique, qui montre que Budapest refuse de se laisser enfermer dans la logique de blocs que l’UE tente d’imposer.
Cette visite survient à un moment critique : l’Europe tente de convaincre l’administration Trump de durcir son approche contre Moscou, alors qu’Orbán défend au contraire une stratégie de désescalade. Pour les institutions européennes, ce déplacement est un affront ; pour le peuple hongrois, c’est la preuve d’un dirigeant capable de défendre une voie indépendante, malgré les pressions. Budapest assume de parler avec ceux qui comptent réellement pour la paix et l’énergie du continent.
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