Donald Trump a enclenché lundi un processus explosif: la classification officielle des branches des Frères musulmans comme organisations terroristes étrangères.
Un geste d’une ampleur rare, qui vise directement les réseaux islamistes installés au Liban, en Jordanie et en Égypte, accusés par Washington de nourrir la violence régionale et de menacer les intérêts américains.
Le décret publié par la Maison Blanche estime que ces structures islamistes soutiennent des actions de déstabilisation, voire des campagnes violentes, qui déstabilisent des zones entières du Moyen-Orient. Une fois la procédure achevée, les sanctions seront lourdes: gel des avoirs, blocage des transactions, interdiction d’entrée sur le territoire américain. Pour Trump, qui promet des termes « très fermes », il s’agit d’un tournant stratégique dans la lutte contre l’islam politique.
Depuis sa création en Égypte, la confrérie des Frères musulmans a irrigué de nombreux partis et associations dans le monde musulman sous couvert d’opposition politique, avant d’être progressivement classée terroriste par plusieurs États comme l’Égypte, l’Arabie saoudite ou plus récemment la Jordanie. Cette dernière accuse même le mouvement d’avoir stocké des roquettes et explosifs destinés à des actions clandestines.
Aux États-Unis, la décision intervient alors que plusieurs responsables conservateurs ont déjà pris les devants. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a désigné les Frères musulmans et le CAIR comme organisations terroristes criminelles, déclenchant une bataille judiciaire avec plusieurs groupes islamiques soutenus par des organisations pro-Palestine. Trump, lui, assume un geste politique majeur, affirmant vouloir assainir un paysage associatif miné par l’influence islamiste.
En France, le gouvernement a également multiplié les mises en garde contre l’entrisme des Frères musulmans, Emmanuel Macron consacrant plusieurs conseils de défense à cette menace diffuse qui pèse sur la cohésion nationale. Le mouvement, dont l’idéologie imprègne encore certaines structures militantes en Europe, reste un sujet de tension diplomatique et sécuritaire pour de nombreux États.





