Israël frappe le Liban et tue le chef militaire du Hezbollah, au risque de rallumer la région

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Israël a de nouveau ciblé le Liban dimanche en frappant un immeuble densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouth, tuant Haitham Ali Tabatabai, chef militaire du Hezbollah.

Cinq personnes ont péri et près de trente ont été blessées, selon les autorités libanaises. Cette opération, menée sans avertissement, intervient alors que le cessez-le-feu, fragile et contesté, est officiellement en vigueur depuis près d’un an.

Pour Tel-Aviv, l’élimination de Tabatabai serait un signal adressé au mouvement chiite accusé de se réarmer. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël « ne permettra pas » au Hezbollah de retrouver sa capacité militaire, exigeant que le gouvernement libanais désarme la formation pro-iranienne. Une injonction perçue à Beyrouth comme un nouvel acte d’ingérence, alors même qu’Israël est régulièrement accusé de violer le cessez-le-feu par ses frappes répétées au sud du pays.

Cette attaque survient quelques jours avant la visite annoncée du pape Léon XIV au Liban, et fait craindre une escalade. Les autorités libanaises ont dénoncé une agression délibérée contre un quartier civil, appelant la communauté internationale à intervenir pour mettre fin aux attaques israéliennes. Le Hezbollah, affaibli par la guerre de 2024 mais toujours influent, a confirmé la mort de son commandant et évoqué une « agression » qui ne restera pas sans réponse.

Tabatabai, désigné comme « terroriste » par Washington, avait occupé des fonctions en Syrie et au Yémen. Pour de nombreux Libanais, notamment dans les quartiers visés, le ciblage d’un immeuble d’habitation démontre une fois de plus l’impunité d’Israël, soutenu par les États-Unis. À Haret Hreik, des habitants ont décrit une explosion fulgurante, soufflant les vitres et projetant des éclats au milieu des passants.

Cette opération confirme que la situation régionale reste explosive malgré la trêve à Gaza. Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en soutien aux Palestiniens après les événements de 2023, et accuse aujourd’hui l’État hébreu de chercher volontairement à rallumer le conflit. Au Liban, où l’armée peine à contenir les ingérences étrangères et les pressions internationales, beaucoup redoutent que ces frappes répétées préparent une nouvelle offensive alors que l’OTAN et Washington continuent de couvrir les actions de Tel-Aviv.

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