Le canon s’est tu. Hier encore, on entendait les hélicoptères de l’armée israélienne lancer leurs roquettes du côté de Khan Younès. Dix-sept personnes ont été tuées et 71 autres blessées lors des dernières vingt-quatre heures, annonçait encore ce matin le ministère de la Santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas.
Ce matin aussi, les premiers blindés de Tsahal ont décroché des abords de Gaza City pour se redéployer un peu plus loin, sur une ligne définie dans la première phase du « plan Trump ». L’armée israélienne annonce ce redéploiement en préparation de l’accord de cessez-le-feu et du retour des otages ».
L’heure est grave. Des milliers de Palestiniens marchent vers le nord de la bande de Gaza. La foule semble incrédule face au silence à qui laisse place presque deux ans d’assaut, de fureur et de bruit. L’armée américaine a confirmé vendredi que les forces israéliennes avaient réalisé la première phase de leur retrait de Gaza, conformément à l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Les yeux se tournent désormais vers l’organisation terroriste. Ils ont désormais soixante-douze heures pour libérer les otages, tous les otages.
Au même moment, Israël publie la liste des 250 détenus libérables. Sur la liste des noms ne figurent pas ceux de Marwan Barghouthi, Ahmad Saadat, Hassan Salamé ou encore Abbas Al-Sayyed, aucune des personnalités pouvant jouer un rôle futur dans l’avenir de l’enclave et dans celui d’un hypothétique État palestinien. Comme si on voulait que le Hamas disparaisse mais sans mettre quelque chose ou quelqu’un pour le remplacer… Avec l’entrée en vigueur de l’accord, environ 600 camions transportant de l’aide humanitaire seront autorisés à entrer chaque jour à Gaza. Ils le feront via le poste-frontière de Rafah. On annonce sa réouverture mardi prochain. D’ici là, les otages auront été libérés, mais la route de la paix promet d’être encore longue. Chacun retient son souffle.
