Avec la Chine, Donald Trump souffle le chaud et le froid

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En reconnaissant l’intérêt renouvelé des États-Unis pour reprendre pied en Afghanistan et récupérer leur plus grosse base dans le pays, celle de Bagram au nord-est de Kaboul, Donald Trump a fait d’une pierre deux coups.

D’abord, c’est un appel du pied aux talibans à se remettre à négocier avec les Américains. On se rappelle que c’est sous Trump et en particulier sous l’égide de son directeur de la CIA Mike Pompeo qu’avait démarré le processus de Doha qui aboutira sous l’ère Biden au retrait total des troupes américaines du pays. L’état économique et humanitaire de l’Afghanistan devrait amener ses dirigeants à ne pas écarter les propositions américaines. Les talibans ont réagi au projet de retour américain à Bagram. « Les Afghans n’ont jamais accepté dans leur histoire de présence militaire étrangère. Et cette possibilité avait été totalement rejetée pendant les négociations à Doha, mais la porte est ouverte pour d’autres interactions… » Cette démarche est d’autant plus significative que la Russie vient de reconnaître le régime des talibans.

Au cours de cette annonce fracassante comme Trump en a le secret, le président américain a rappelé l’importance de cette base, surtout parce qu’elle se trouve à « une heure de l’endroit où les Chinois fabriquent leurs armes atomiques ». Cette déclaration est à mettre en parallèle avec l’information rapportée par le Washington Post comme quoi Trump avait refusé d’approuver une aide de 400 millions de dollars à Taïwan alors que des négociations commerciales intenses sont en cours avec Pékin. Cela trancherait radicalement avec ce que les Américains faisaient jusqu’à présent et leur attitude à l’égard de l’île. Un responsable de la Maison-Blanche précise tout de même que cette position n’est pas « encore définitive ». Les États-Unis restent le principal fournisseur d’armes à Taïwan et si cela devait se confirmer, cela signifierait qu’une ère touche à sa fin.

Voir aussi : Trump de retour en Afghanistan

Ces deux informations mises bout à bout sont symptomatiques de la transformation du monde voulue par Trump et de la mise sur les fonts baptismaux d’une guerre froide 2.0. D’un côté, on veut se rapprocher pour observer et se positionner en préemptant Bagram, et de l’autre on ouvre des discussions économiques qui, pour Trump, dominent presque toujours la géopolitique. Donald Trump doit s’entretenir aujourd’hui avec son homologue chinois pour trouver un compromis sur les droits de douane et un accord sur le réseau social TikTok. Toujours est-il qu’avec Taïwan désormais, Trump « ne soutient pas l’envoi d’armes sans contrepartie financière, une préférence également affichée avec l’Ukraine », note le Washington Post.

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