Depuis Vladivostok, Vladimir Poutine a envoyé un avertissement clair aux Occidentaux : l’armée russe considérera toute présence étrangère sur le sol ukrainien comme une cible à frapper.
« Si des forces, quelles qu’elles soient, y mettent les pieds, surtout maintenant au moment où des combats sont en cours, nous partirons du principe qu’elles seront des cibles légitimes », a déclaré le président russe, lors du Forum économique de l’Est.
Ses propos interviennent au lendemain du sommet de la Coalition des volontaires, organisé à Paris sous l’égide d’Emmanuel Macron et du Premier ministre britannique Keir Starmer. Vingt-six pays, principalement européens, y ont pris l’engagement de déployer à terme une « force de réassurance » en Ukraine, à la condition qu’un cessez-le-feu, un armistice ou un traité de paix mette fin aux combats. Le président français a insisté : il ne s’agit pas d’entrer en guerre contre la Russie, mais de prévenir toute reprise d’hostilités.
Pour Moscou, cette initiative traduit au contraire une volonté de peser militairement sur l’après-guerre, dans un pays où la Russie estime défendre sa sécurité nationale et la stabilité de son voisinage. Poutine a d’ailleurs souligné que si une paix durable venait à être conclue, « il n’y aurait tout simplement aucun sens à la présence » de forces occidentales en Ukraine, en assurant que la Russie respecterait les futures garanties de sécurité.
L’ambiguïté entretenue par Paris et Londres – refusant de préciser la nature des troupes ni leur répartition entre les différents pays – laisse planer une incertitude qui, aux yeux de Moscou, entretient un climat d’escalade. Le Kremlin y voit une nouvelle provocation, alors que le conflit s’enlise depuis plus de deux ans et que l’Occident peine à obtenir des résultats tangibles sur le terrain.
Le message russe est limpide : toute incursion occidentale sera perçue comme une ingérence directe dans la guerre, avec le risque de franchir une ligne rouge. Derrière cette mise en garde, Moscou cherche à rappeler qu’aucun règlement durable ne pourra se faire sans son accord, et que l’avenir de l’Ukraine doit se décider autour d’une table de négociations, et non par l’installation de forces étrangères sur son territoire.
Voir aussi : Ukraine/Maïdan, Poutine justifie la guerre