100 % de droits de douane américains sur les puces pour rapatrier l’industrie aux États-Unis

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Donald Trump continue d’imposer sa vision économique protectionniste. Ce mercredi 6 août, le président américain a annoncé la mise en place de droits de douane à hauteur de 100 % sur les puces électroniques et semi-conducteurs importés, un signal fort envoyé aux entreprises étrangères encore réticentes à relocaliser leur production sur le sol américain. « C’est une bonne nouvelle pour ceux qui produisent aux États-Unis », a-t-il affirmé depuis la Maison-Blanche, tout en gardant floue la date d’entrée en vigueur de cette mesure spectaculaire.

Cette décision vise à corriger des décennies de dépendance industrielle envers l’Asie, en particulier Taïwan, que Trump accuse depuis longtemps d’avoir « volé » l’industrie américaine des semi-conducteurs. La mesure a immédiatement secoué les places boursières asiatiques : les géants coréens et japonais ont plongé, tandis que TSMC, mastodonte taïwanais du secteur, a bondi de 5 % grâce à une annonce inattendue de Taipei — le groupe serait exempté des nouvelles surtaxes grâce à ses investissements massifs sur le territoire américain.

TSMC, qui fournit aussi bien Apple que Nvidia, a en effet prévu de dépenser 100 milliards de dollars aux États-Unis pour y construire des usines dernier cri. De quoi satisfaire les exigences de Trump, qui entend faire des États-Unis un pôle incontournable dans la course technologique mondiale. Les autres fabricants taïwanais, eux, ne bénéficieront pas de ce traitement de faveur et devront supporter les nouvelles taxes.

Cette stratégie s’inscrit dans une guerre commerciale plus large où Trump entend conditionner les relations économiques à la loyauté industrielle. L’archipel taïwanais, par ailleurs frappé de surtaxes de 20 % sur d’autres produits, n’a dû son salut partiel qu’à une série de concessions : hausse de ses achats d’énergie américaine, augmentation du budget militaire à plus de 3 % du PIB et volonté de signer un accord bilatéral avec Washington.

Le concept de « bouclier de silicium », selon lequel la dépendance occidentale aux puces taïwanaises protégerait l’île de toute invasion chinoise, pourrait s’effriter sous la pression américaine. En favorisant une relocalisation massive de la production technologique, Trump cherche à sécuriser l’indépendance stratégique des États-Unis, tout en fragilisant un équilibre géopolitique centré sur Taïwan.

Ce coup de force douanier conforte une ligne claire : celle d’un retour à la souveraineté industrielle. En misant sur la contrainte économique plutôt que sur les traités ou les dépendances diplomatiques, Donald Trump pousse les géants de la tech à faire un choix : produire en Amérique, ou payer le prix fort.

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